[Vidéo] Recherche en éducation : Restitution des résultats d’une recherche sur la transition primaire-collège au Burkina Faso, au Cameroun et en Côte d’Ivoire
APPRENDRE a apporté un soutien scientifique et financier à une équipe de recherche coordonnée par le Professeur Azoh, Professeur Titulaire de Psychologie de l’Éducation, École Normale Supérieure (ENS) d’Abidjan, dans le cadre de l’appel à projets de recherche “Accompagner le développement du cycle fondamental : l’enjeu de la transition école/collège”.
Les résultats et les recommandations de l’équipe ont été présentés le 30 janvier 2024 au Centre National de Matériels Scientifiques (CNMS) d’Abidjan.
Les membres l’équipe ayant étudié le cas du Burkina Faso relèvent quatre variables importantes:
- L’âge de l’enfant influe logiquement : chaque année supplémentaire multiplie par 2,3 ses chances de transition.
- Le niveau d’éducation du chef de ménage impacte aussi : un niveau primaire donne 1,46 fois plus de chances, et secondaire ou plus, 2,6 fois.
- Le niveau de vie du ménage joue un rôle : les ménages aisés ayant 2,27 fois plus de chances.
- Enfin, la proximité temporelle à un collège importe, avec 36 % de chances en moins pour les enfants éloignés d’une heure ou plus.
Selon l’équipe de recherche du Cameroun, les déterminants clés dans le pays sont:
- L’âge de l’enfant réduit de 17% ses chances.
- Le sexe féminin diminue de 28% la probabilité de transition.
- Le lien de parenté autre que fils/fille avec le chef de ménage réduit de 37% à 72% les chances.
- Un chef de ménage féminin augmente de 1,5 fois les chances.
- Le niveau d’instruction du chef de ménage, le niveau de vie, et le nombre d’enfants de 0-5 ans impactent significativement. L’offre scolaire influence aussi, avec des disparités régionales marquées, soulignant des inégalités d’accès à l’éducation.
Enfin, en Côte d’Ivoire, les chercheurs mettent en avant plusieurs facteurs influant sur la transition primaire-collège des enfants:
- L’âge de l’enfant joue un rôle crucial, chaque année supplémentaire augmentant de 1,46 fois les chances de transition.
- Le niveau d’éducation du chef de ménage impacte significativement : un chef plus instruit multiplie les chances de transition (1,6 pour le primaire, 5,2 pour le secondaire et plus).
- Le niveau de vie du ménage est déterminant, les enfants des quintiles plus élevés ayant plus de chances (3,8 pour le Quintile 5).
- Enfin, la localisation géographique influence, certains districts présentant moins d’opportunités pour la transition que d’autres, tel que Yamoussoukro (capitale politique).
Dans ces trois contextes, selon l’équipe de recherche, l’accès à l’éducation est influencé par des variables telles que l’âge, l’éducation du chef de ménage, le niveau de vie familial et des facteurs géographiques ou sociaux. Ces études soulignent l’importance d’une approche multifactorielle pour comprendre et améliorer la transition éducative des enfants dans ces pays.
Le Professeur Azoh présentera cette recherche dans le cadre d’un séminaire international qui se tiendra à Yaoundé, au Cameroun, du 14 au 16 février 2024.