Les lignes qui suivent exposent un point de vue relativement au développement d’un milieu de recherche sur les TICE au Sud. Il s’appuie sur une expérience déjà ancienne, puisque ma première rencontre avec la question remonte au temps du projet RESAFAD (Valérien, 1999). C’est en revanche une analyse largement subjective. Il faut, préalablement, préciser certains termes. Tout d’abord, TICE (acronyme maintenant un peu daté) fera ici référence indifféremment à la technologie éducative et au numérique éducatif sous leurs différentes formes : en effet, les chercheurs sur l’un de ces thèmes interviennent le plus souvent sur les autres. Cela englobe aussi une partie de la recherche en didactique de l’informatique, qui s’intéresse principalement à l’apprentissage de l’algorithmique et de la programmation. En France, ce thème de recherche s’est d’abord développé dans les années 1980, puis a connu une éclipse avant de faire l’objet d’un regain d’intérêt de la part des autorités ministérielles. Comme l’a montré le récent colloque Ecole et TIC (Villemonteix, Baron, & Béziat, 2016), il n’a pas (encore) acquis son autonomie par rapport à l’ensemble. Au reste, la mise en œuvre de technologies de l’information et de la communication pose toujours des questions liées à la description et à la manipulation de données. Ensuite, « Sud », dans ce texte, correspondra surtout à l’Afrique subsaharienne francophone et au Maghreb. Enfin, ce qui caractérise un milieu de recherche, c’est l’existence d’un réseau de personnes institutionnellement reconnues comme autorisées à faire de la recherche.
Auteur : Baron, Georges-Louis