République Démocratique du Congo : lancement d’un projet de recherche sur l’entrée et le maintien dans le métier des enseignants de la province du Sud-Kivu
Dans les pays d’Afrique Subsaharienne, le recrutement d’enseignants qualifiés est en baisse, et le ratio élève/enseignant formé demeure élevé. De plus, la représentation hommes/femmes en termes d’occupation d’emploi est si inégale qu’au niveau secondaire les femmes ne représentent que 30% des enseignants.
Cette situation s’observe aussi en République Démocratique du Congo, où l’on constate une forte diminution du nombre d’enseignants. Pour la Professeure Aline Nsimire Zihalirwa de l’Université évangélique en Afrique (UEA), il est de ce fait pertinent d’étudier les facteurs explicatifs de cette attrition élevée, les motivations d’entrée dans le métier d’enseignement, et les politiques à définir pour retenir les nouvelles recrues.
Son projet, qui a été sélectionné dans le cadre du quatrième appel à projets de recherche en éducation lancé par APPRENDRE, va bénéficier d’un appui financier du programme, et d’un appui scientifique de la part de Frédéric Charles, membre du Conseil scientifique, ainsi que de Tegwen Gadais, Professeur à l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Pourquoi étudier la ville de Bukavu et le territoire de Kabare ?
Au Sud-Kivu, aucune étude n’a été abordée sous l’angle de l’entrée et du maintien dans le métier d’enseignement, malgré l’intérêt scientifique y afférent, notamment la prolifération d’écoles privées dans cette province. En outre, le Sud-Kivu est la province de résidence des auteurs de cette étude.
Un projet qui mobilise l’ensemble de la communauté éducative
Ce projet engage la participation de 249 écoles, 42 femmes et 342 hommes toutes catégories confondues (enseignants au primaire et secondaire, préfets, recteurs, directeurs d’école, inspecteurs).
Afin de mobiliser la communauté éducative, et de recueillir son point de vue sur les facteurs d’abandon du métier d’enseignant, une première réunion a été tenue le 3 avril 2023, en présence de 47 invités.
La rencontre a permis de former trois focus groups qui ont répondu aux questions ci-dessous :
- Quels sont les facteurs explicatifs de l’entrée dans le métier d’enseignant ?
- Quels sont les facteurs de motivations à rester dans l’enseignement ?
- Quels sont les facteurs d’abandon du métier d’enseignant ?
- Quelles compétences à construire prioritairement pour améliorer l’entrée dans le métier ?
Cette première enquête va être suivie d’autres focus group, notamment avec des enseignants en poste et des enseignants ayant quitté le métier, ainsi que d’entretiens individuels, et de recherches documentaires.
Avant la clôture de l’atelier, les participants ont procédé à une évaluation, qui a montré leur intérêt pour ce projet, et leur volonté de l’accompagner jusqu’à son terme.