[Recherche en éducation] Réaliser une thèse sur l’éducation en Afrique francophone, en Haïti et au Liban: Parcours et trajectoires professionnelles des doctorants et docteurs
La population interrogée se compose de 85 personnes titulaires d’une thèse et de 95 personnes qui sont actuellement engagées dans la réalisation d’une thèse. Au regard des dates d’entrée en thèse et de soutenance, il s’agit d’un échantillon composé principalement de jeunes chercheur(e)s.
De nombreuses disciplines universitaires y sont représentées avec une forte représentation des sciences humaines et sociales, et en particulier des sciences de l’éducation (48.2% à 55.8% des personnes selon le profil).
Les principales motivations à s’engager dans une thèse sont liées à la volonté d’acquérir une expertise de très haut niveau dans le champ disciplinaire le domaine étudié et à un attrait et des intérêts intrinsèques pour la recherche scientifique.
Profil « Docteur(e)s » | Profil « Doctorant(e)s » | |
---|---|---|
Par goût pour la recherche, par intérêt pour mon sujet de thèse | 72.2% | 62.1% |
Pour acquérir une expertise de très haut niveau dans mon domaine | 79.7% | 77.9% |
Pour contribuer au développement de nouvelles connaissances ou technologies | 69.4% | 62.1% |
Pour devenir enseignant(e)-chercheur(e) ou chercheur(e) (secteur académique exclusivement) | 54.2% | 46.3% |
Pour accéder aux métiers de la recherche en général (public ou privé, académique et hors académique) | 42.5% | 53.7% |
Parce que le titre de docteur(e)s est une plus-value | 24.3% | 24.2% |
Pour devenir cadre supérieur(e) (privé ou public), sur des missions nécessitant des compétences transverses acquises en doctorat | 43.5% | 41.1% |
Pour acquérir une dimension et une ouverture internationale | 55.4% | 62.1% |
Pour contribuer à éclairer les débats publics sur des questions scientifiques | 65.8% | 56.8% |
Les modalités de réponse comprenaient : Non, Plutôt non, Plutôt oui, Oui. Les modalités « Oui » et « Plutôt oui » ont été additionnées.
Si les personnes titulaires d’un doctorat se projetaient davantage vers le secteur académique après l’obtention de leur diplôme, il semblerait que les personnes actuellement engagées dans un doctorat nourrissent des aspirations plus diversifiées pour s’insérer professionnellement et pour valoriser leurs compétences.
En revanche, il ressort que les thèses se réalisent le plus souvent sans aucun financement institutionnel et que les conditions matérielles sont perçues comme des éléments d’insatisfaction notables dans leurs expériences doctorales.
Les zones géographiques ciblées dans la thèse se situent principalement en Afrique de l’Ouest.
La somme des pourcentages est supérieure à 100% car les personnes interrogées avaient la possibilité de proposer plusieurs réponses.
Cette répartition est directement à mettre en lien avec le pays où se situe l’établissement d’enseignement supérieur dans lequel les personnes sont inscrites ou ont été inscrites. En d’autres termes, ces personnes ont tendance, dans leur grande majorité, à conduire des études portant sur des publics dans le pays où elles se trouvent.
Les études impliquant plusieurs zones géographiques sont assez réduites. Elles peuvent refléter les spécificités de certaines disciplinaires comme la macroéconomie ou des conditions de réalisation de la thèse comme une co-tutelle impliquant une mobilité internationale régulière entre les deux pays.
L’enseignement supérieur et l’école primaire sont les niveaux scolaires les plus étudiés parmi les personnes titulaires d’un doctorat tandis que c’est l’enseignement supérieur, le lycée et le collège qui constituent les niveaux scolaires privilégiés chez les personnes actuellement engagées dans un doctorat.
Il est assez fréquent qu’une même thèse porte simultanément sur plusieurs niveaux scolaires. Dans les deux groupes, le niveau pré-scolaire et le niveau informel suscitent un moindre d’intérêt.
La catégorie « Autre » se compose de réponses hétérogènes avec des entrées portant notamment sur des profils d’enseignant(e)s sans un rattachement à un niveau scolaire précis, sur la population générale, sur des publics non scolarisés comme des jeunes en milieu carcéral, ou encore sur la littérature et d’autres œuvres culturels.
Les personnes interrogées ont pu exprimer leurs opinions sur le rôle que les établissements d’enseignement supérieur et les institutions de recherche devrait jouer dans la formation doctorale. Au total, six raisons étaient formulées et proposées dans cette enquête.
Profil « Docteur(e)s » | Profil « Doctorant(e)s » | |
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Pour faire de la recherche, accroître les connaissances, développer de nouvelles technologies, solutions, traitements etc. | 76.3% | 84.9% |
Pour former des expert·e·s de hauts niveau sur des questions émergentes et/ou stratégiques | 76.3% | 74.7% |
Pour former les nouvelles générations d’enseignant(e)s-chercheur(e)s ou chercheur(e)s | 72.4% | 64.2% |
Pour développer le lien science-société, pour éclairer les débats publics sur des questions scientifiques | 64.9% | 60.0% |
Pour maintenir ou développer la capacité à bénéficier du partage des connaissances scientifiques à l’échelle internationale | 68.0% | 64.2% |
Pour former les futur(e)s cadres ou décideur(e)s à une approche « par la recherche » des problèmes, y compris en dehors du secteur de la recherche | 66.2% | 65.3% |
Les modalités de réponse comprenaient : Non, Plutôt non, Plutôt oui, Oui. Les modalités « Oui » et « Plutôt oui » ont été additionnées.
Les deux profils tendent à proposer un classement similaire où l’accroissement de nouvelles connaissances et la formation d’expert(e)s de haut niveau constituent les raisons ayant obtenu le plus grand nombre de réponses positives.
Sur le plan des apports du doctorat dans le développement des compétences, des tendances similaires ressortent au sein des deux profils interrogés.
Plus spécifiquement, c’est sur le plan des savoir-être professionnels personnels que ces personnes considèrent avoir le plus appris au cours du doctorat, avec des compétences telles que la créativité, l’esprit critique, ou la conception d’une démarche de recherche.
Les données suivantes donnent un aperçu des perceptions et des ressentis que les personnes interrogées dans cette enquête peuvent avoir envers leur thèse et leurs productions intellectuelles élaborées durant leur parcours doctoral.
Profil « Docteur(e)s » | Profil « Doctorant(e)s » | |
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Je suis convaincu(e) de l’intérêt et du sens des travaux menés durant ma thèse | 72.6% | 81.3% |
Je vois clairement dans quelle direction je vais ou je suis allé(e) et pourquoi | 73.9% | 60.5% |
Je partage ou j’ai envie de partager mes travaux, mes connaissances au-delà de ma communauté scientifique, notamment pour le grand public | 69.0% | 78.2% |
J’ai contribué ou je pense pouvoir contribuer à développer les connaissances dans ma communauté scientifique | 69.9% | 74.7% |
J’éprouve une certaine fierté vis à vis de ce que j’ai réalisé | 68.6% | 64.4% |
J’ai le sentiment d’être un·e membre légitime et reconnu·e de ma communauté scientifique | 53.5% | 45.8% |
Je vois ma future thèse comme « mon chef d’œuvre » | 37.7% | 37.7% |
Les modalités de réponse comprenaient : Non, Plutôt non, Plutôt oui, Oui. Les modalités « Oui » et « Plutôt oui » ont été additionnées.
Pour les personnes titulaires d’un doctorat, nous pouvons constater qu’une grande majorité perçoit la direction vers laquelle cela les dirige, et l’intérêt et le sens des travaux réalisés au cours de leur thèse. En revanche, une plus faible proportion considère leur thèse comme un chef d’œuvre personnel.
Quelques contrastes peuvent s’observer avec les personnes actuellement engagées dans un doctorat. Ces dernières mettent au premier plan l’intérêt et le sens des travaux réalisés au cours de leur thèse et l’envie de partager leurs travaux et leurs connaissances avec la communauté scientifique et le grand public.
Par ailleurs, il y a une plus forte approbation à l’idée de considérer leur thèse comme un chef d’œuvre personnel. Cette différence avec ce que nous observons avec les personnes titulaires d’un doctorat pourrait s’expliquer par le fait que la thèse est un objet qui est présentement investi et qui n’est pas encore terminé.
Cliquez ici pour télécharger gratuitement l’intégralité du rapport afin de découvrir les résultats concernant:
- la perception des compétences pouvant être valorisées à l’issue de la thèse ;
- la satisfaction vis-à-vis des expériences doctorales ;
- les ambitions professionnelles des chercheur(e)s à l’issue de la thèse ;
- la valorisation de la thèse et des compétences ;
- les opinions vis-à-vis de l’entrepreneuriat scientifique.
Les résultats préliminaires de cette enquête ont laissé entrevoir plusieurs pistes pour soutenir les doctorant(e)s dans leur formation, dans leur professionnalisation et dans l’insertion professionnelle, et plus largement dans la gestion de leurs compétences. L’identification de leurs besoins ont ainsi permis de déterminer les contenus du cycle de formation en ligne « Renforcer et promouvoir les compétences de la communauté scientifique en Afrique francophone, en Haïti et au Liban ».
Cliquez ici pour accéder au répertoire des thèses et PhD consacrés à l’enseignement primaire et secondaire et ayant comme pays ou zone d’étude l’Afrique subsaharienne, Haïti, le Liban, le Maghreb et l’Océan Indien.