[Vidéo] Mauritanie : Deux ateliers pour améliorer les pratiques d’évaluation des enseignants
Dans le cadre de la mise en œuvre de l’Approche Par Compétences (APC), la Mauritanie entend faire évoluer à la fois les pratiques d’enseignement, et les pratiques d’évaluation.
En février et mars 2024, le programme APPRENDRE a fait appel à l’une de ses experts pour renforcer les compétences de formateurs et d’encadreurs d’enseignants.
Dans cette interview, Cyprienne Félicité Sagnon, membre du GTE 7 “Promouvoir une culture de l’évaluation en soutien à l’apprentissage”, revient sur les ateliers qu’elle a animés aux côtés des experts Mauritaniens Soumaré Oumar et Mody Samba Traoré.
Selon Traoré Mody Samba, Formateur principal des ENI, les participants avaient besoin d’un apport théorique sur la Pédagogie Par Objectif (PPO) et l’APC: « L’atelier leur a permis de comparer les deux approches. Ils ont tout de suite réalisé la différence entre la PPO qui est centrée sur les contenus et leurs mémorisations et l’APC qui est centrée sur la notion de compétences de base, de savoirs, des savoir-faire, de savoir-être et de savoir-agir qui sont des notions importantes à développer chez les apprenants. »
Un constat partagé par les participants eux-mêmes :
« La formation était nécessaire. Elle a répondu à beaucoup de nos attentes. Elle nous a permis de se rappeler des concepts APC que nous avions oublié. »
Ahmédou Soulé, Formateur
« La formation a été bénéfique et très fructueuse. Elle a répondu parfaitement à mes attentes. Surtout qu’elle m’a permis d’avoir un nouveau regard sur mes pratiques évaluatives. »
Yarba Ould Ahmed Vall, Formateur
Élaboration de situations d’intégration
Comme le rappelle Cyprienne Félicité Sagnon dans son interview, les participants ont travaillé sur les situations d’intégration. Traoré Mody Samba revient sur cette notion :
« Ce sont des situations d’évaluation centrées sur l’élève. Elles doivent prendre la forme d’un défi intellectuel amenant l’apprenant à mobiliser l’ensemble des ressources internes et externes adaptées à la résolution d’un problème. La situation d’intégration doit donc partir du contexte de l’apprenant pour qu’il se sente concerné par le problème posé auquel il doit trouver une solution. Une situation d’intégration a ses constituants et ses caractéristiques. Chaque participant a produit individuellement des situations d’intégration selon sa discipline. Les participants ont également formé des groupes disciplinaires puis ont produit des familles de situations.
Chaque situation d’intégration a sa propre grille d’évaluation dans laquelle il y a des critères et des indicateurs qui définissent le niveau de maitrise de la compétence à évaluer. »
Un travail salué par les participants, pour qui l’évaluation ne doit pas être mise de côté dans les programmes de formation des maîtres :
« La formation a été très utile, surtout pour les enseignants de l’ENS de Nouakchott, une école qui forme les enseignants du secondaire, les formateurs des ENIs et les inspecteurs du fondamental et du secondaire. L’évaluation doit être au cœur des curricula de formation car elle permet de mettre en place un dispositif de remédiation adéquat et pertinent. »
Achraf Abdoul Kader, Formateur à l’ENS de Nouakchott
Traoré Mody Samba rappelle que le travail doit se poursuivre :
« Reste à présent à consolider les acquis des participants en les amenant à produire des banques des situations d’intégration qu’ils pourront utiliser en classe dans les ENI. Il est également important d’organiser aussi une formation à l’intention des inspecteurs ainsi que des concepteurs de programmes et manuels scolaires pour qu’ils puissent tenir compte de la dimension de l’APC dans leurs productions. »