Djibouti : Le programme APPRENDRE salué pour ses effets de levier
Pendant deux ans, APPRENDRE a été mobilisé sur des thématique variées : TICE, évaluation des apprentissages, communautés d’apprentissage professionnelles, pilotage de la formation, didactique des mathématiques, …
Pour mener à bien ces activités, le programme a bénéficié de la forte implication d’Aïcha Farah Iltireh, Point focale APPRENDRE et Directrice du Centre de Formation des Enseignants de l’Enseignement Fondamental (CFEEF) et de Mouna Ismaël, Inspectrice Générale de l’Enseignement Général (IGEG). L’organisation en tandem des activités ont d’ailleurs renforcé les liens entre les inspecteurs et les formateurs du CFEEF.
C’est sous leur houlette qu’une mission d’évaluation des activités du programme a été conduite du 21 au 26 janvier 2024.
Réalisations du programme APPRENDRE à Djibouti
Améliorer et renouveler les pratiques des enseignants
Le statut des enseignants connaît des évolutions importantes, ce à quoi APPRENDRE a su s’adapter.
Depuis 2017, avec l’instauration du “cadre unique des professeurs”, l’entrée dans les CFEEF est plus sélective. Pour intégrer le cursus, les élèves-maîtres doivent en effet être titulaires d’une licence. A cette mesure s’ajoute la révision du référentiel métier de l’enseignant. C’est en se basant sur ce document de référence que des experts mobilisés par APPRENDRE ont rédigé un guide d’évaluation et de certification des compétences enseignantes. Celui-ci est déjà utilisé par les formateurs des CFEEF.
Autre évolution : le nouveau programme de formation initiale des enseignants s’appuie sur l’Approche Par Compétences (APC). Toutefois, les enseignants déjà en poste n’ont pas été sensibilisés à ce modèle pédagogique.
Afin d’amener les enseignants à s’éloigner des évaluations sommatives traditionnelles, APPRENDRE a organisé une formation visant à renforcer les compétences des formateurs en évaluation des apprentissages.
Au cours de l’atelier, deux outils de formation ont été produits : un guide du formateur et un cahier du participant.
C’est en s’appuyant sur ces outils que les participants ont organisé des séances de formation continue sur tout le territoire. A ce jour, près de 1 000 enseignants ont pu être éclairés sur les caractéristiques de l’évaluation dans une APC.
La formation avait été animée par Ibrahima Sakho et Hassan Kalinleh, Ambassadeur APPRENDRE. Présent lors des Journées de l’Expertise APPRENDRE, ce dernier est revenu sur son expérience avec le programme:
Toujours dans l’objectif d’améliorer les compétences des enseignants, des grilles d’observation de pratiques ont été conçues dans le cadre d’ateliers. Omar Soubaneh, co-animateur de la formation, a initié ses collègues du CFEEF à la méthodologie de conception de grilles.
De même, à la suite d’un atelier sur les communautés d’apprentissage professionnelles (CAP), des fiches techniques ainsi que des modules de formation pour les enseignants et les directeurs d’établissement ont été consolidées.
Document méthodologique pour implémenter les CAPs à Djibouti
Actuellement, des CAP sont instaurées dans trois écoles. C’est accompagné de Moussa Guedi Dabar, co-animateur de la formation, que les représentants du programme ont visité deux de ces écoles.
Mahdi Omar, qui avait co-animé un atelier sur la scénarisation de cours hybrides, a quant à lui produit de nouveaux contenus pour la formation initiale des enseignants, et suit actuellement le SPOC « Repenser les modèles de formation à l’ère du digital ».
De leurs côtés, les participants à une formation sur la didactique des mathématiques au fondamental ont expérimenté sur le terrain les outils développés grâce à l’appui d’Abdoulkader Iltireh et de Gervais Affognon.
Soutenir la structuration de la formation continue des personnels du MENFOP
Une trame pour faciliter la rédaction d’un document orientant la politique nationale de la formation continue a été produite. Ce document méthodologique a été validé par Moustapha Mohamed Mohamoud, ministre de l’Éducation Nationale et de la Formation Professionnelle.
Les recommandations émises dans ce document permettent d’assoir les bases pour élaborer le prochain plan triennal (2025-2028) de formations initiales et continue du personnel du MENFOP.
Développer la recherche-action en sciences de l’éducation
APPRENDRE a également soutenu la structuration du Laboratoire de recherche-appliquée (LABRA) du CFEEF. Jean-Pierre Cuq, Professeur à l’Université Côte d’Azur (France), était présent lors de cette mission pour co-construire le règlement intérieur du LABRA, élaborer un document cadre pour sa mise en place et rédiger une feuille de route pour l’organisation d’un événement national de recherche en éducation.
Ce bilan positif a été présenté à l’Observatoire de la Qualité des Enseignements-Apprentissages, à l’Agence Française de Développement, ainsi qu’aux partenaires du pays, tels que l’UNESCO, la Banque Mondiale ou le Service de Coopération et d’Action culturelle (SCAC) français.
Lors de cette mission d’évaluation, Mohamed Abdallah Mahyoub, Secrétaire Général du MENFOP, s’est dit très satisfait de la mise en œuvre du programme et a salué l’engagement de tous les experts. Ces derniers sont désormais des personnes référentes pour le pays. Il entend ainsi poursuivre la collaboration avec le programme.
Jérôme Bertheau, Coordonnateur du programme APPRENDRE, a rappelé les facteurs déterminants qui ont concouru à ce que les actions menées portent leurs fruits :
« Toutes les parties prenantes (les différentes équipes du Ministère, les experts, les bénéficiaires) se sont approprié la démarche APPRENDRE de co-construction et se sont fortement impliquées.
Dès le départ, le Ministère nous a donné les moyens d’apporter une aide qui s’inscrit dans le temps : les besoins étaient clairement exprimés, le rôle de chacun bien défini, et les experts et participants choisis avec soin. Gages de réussite du programme.
L’équipe des experts associés (nationaux) a pleinement joué son rôle : les outils et ressources développés ont été contextualisés et déjà incorporés dans les modules de formation initiale et continue des enseignants, entamant ainsi le processus de dissémination et de démultiplication, indispensable à l’amélioration de la qualité de l’enseignement à Djibouti.
Le partenariat avec Djibouti est donc exemplaire et ouvre la voie à une nouvelle collaboration. »